Ceux qui prennent un café face à la mer
Poèmes traduits par Olivier Favier
Alidades, 2017.
Bilingue. 12,5 x 21 cm, 48 pages, 5,70 €.
ISBN 978-2-919376-44-5
Né en 1969, année de «l’automne chaud» et de la mort de Giuseppe Pinelli, Massimiliano Damaggio a bâti son identité libertaire contre l’éducation catholique et les paysages de la Brianza de son enfance. En quittant l’Italie pour la Grèce, au début des années 2000, il a rompu définitivement avec les cercles littéraires milanais. Agent commercial, cuistot, gérant d’une yaourterie, il puise dans les difficultés d’une humanité commune la force d’une poésie rugueuse et tourmentée, qui rejoint le sillon tracé par le poète romain Carlo Bordini. Pour les sites «La dimora del tempo sospeso» et «Perìgeion», il a traduit vers l’italien le meilleur des poètes grecs et brésiliens contemporains, témoignant par ailleurs d’une éblouissante maîtrise de la culture classique. Poesia come pietra, paru en 2011, est son premier recueil. Un second est paru en 2014, intitulé Edifici pericolanti.
Extrait :
Poème quelqu’un
je suis un homme quelqu’un
parmi des créatures analogues
je suis cette allée sous les jambes, qui portent
à l’égale répartition du drame collectif
je regarde ces gens, qui marchent, minés
par des évènements archaïques :
mort, maladie, ponctuation
comment inclure en un seul embrassement tous
leurs corps et les exigences relatives ?
je suis un homme quelqu’un, dans la masse
en mouvement transitoire
le divertissement gratuit de
mettre les mots en colonnes, de les appeler poème
ne m’élève pas ne me rend pas
différent
je veux rester sur la route commune
avec ma simple matière, humaine