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Uwe Dick

Des nouvelles de Gigack / Neues aus Gigack

Poèmes traduits de l'allemand par Joël Vincent.
alidades 2012, collection ’Bilingues’, cahier de 12,5 x 21 cm
40 pages, ISBN 978-2-919376-10-0, 5,00 €

Poète, essayiste, satiriste, Uwe Dick est né à Schongau (Bavière) en 1942. Admirateur de Pound, Mandelstam, Canetti, de Karl Kraus, il s'attaque aux clichés et aux poncifs qui nourrissent tant la littérature que le rapport au monde, et cherche à trouver dans son écriture les 'passages' vers une émotion réellement spontanée et sans apprêt. Jamais publié en français, hormis en revues, ses poèmes ouvrent à un univers bien peu connu des lecteurs francophones.
Le choix que nous présentons ici est tiré de l'anthologie
Des Blickes Tagnacht (Residenz Verlag, 2002).

 

Extrait :

 

NOCTURNE

Le ciel jette ses filets. Arêtes criardes,
les façades vibrillent. Danse des statues.
Spasmes: coupoles et colonnes phalliques. Des filles
au rire électrique. Des yeux étincellent. Des dents crissent.
Soie magnétique…

Puis le vin agit.
Regards hagards dans les labyrinthes.
Le pavé cogne dans la tête.

Pirouettes et arlequinades! À d’autres!
Arnaque d’harmonica. Chauve-souris furtives.
Rats sur des niches de marbre.

Un cercueil plein de cadavres fardés
plonge sous le Pont aux Chats.
Gong de bronze.
Le cœur flambé a fait long feu.
Du mur, Dandolo l’aveugle
grimace dans les rêves des morts.
Passant la trame
d’éclairs et d’ombre
la musique des moustiques chemine vers le sang.

 

Nachtstück

Der Himmel wirft Netze aus. Grätengrell
flattern Fassaden. Statuen tanzen.
Kuppeln und Phallen zucken. Mädchen
lachen elektrisch. Augenfunken. Zähneknistern.
Magnetische Seide…

Dann wirkt der Wein.
Mit blödem Blick durch Labyrinthe.
Das Pflaster schlägt im Hirn.

Von wegen: Pirouetten und Harlekinaden!
Harmonikaschwindel. Fledermaushuschen.
Ratten auf Marmorblenden.

Ein Sarg voll geschminkter Leichen
taucht unter Katzenbrücken.
Bronze gongt.
Herzlohe abgefackelt.
Der blinde Dandolo
grinst von der Wand in Totenräume.
Durch das Geweb
von Blitz– und Schattenfäden
singen Mücken ihren Weg zum Blut.



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